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Exposition

L’oeil urbain 2016 – Festival photographique

Je dois plaider coupable. Coupable d’être retourné à Corbeil-Essonnes, coupable d’avoir aimé cela et enfin coupable de m’y rendre uniquement chaque année pour la même raison : « l’oeil urbain 2016 ».

Ce festival gratuit est dans sa 4e édition et se déroule à Corbeil-Essonnes du 1er avril au 22 mai 2016. Ici pas de photos de fleurs ou d’aurores boréales… Le thème du festival est l’urbain et tout ce que cela peut évoquer.

 

OeilUrbain-12

PhotoClub Massy

Les points forts

Ce qui m’a frappé par rapport à l’édition précédente, c’est la maturité que le festival a pris en seulement une année. La sélection des photographes est variée mais tous ont leur place. On a des photographes de renom comme des photographes de l’agence VU. L’ensemble des photos exposées est donc tout naturellement de meilleure qualité. De belles découvertes vous attendent. Vous allez passer des catcheurs vaudou de Kinshasa très colorés aux prisons belges monochromes en passant par un portrait de Rio ou du quartier désargenté de Tarlabasi au cœur d’Istanbul. Mais je ne vous en dit pas plus. Je préfère vous laisser la surprise.

 

Adrien Selbert - Srebrenica, nuit à nuit

Adrien Selbert – Srebrenica, nuit à nuit

Il y a un côté presque intime avec ce festival. Il nous fait parcourir sa ville dans tous les sens, on prend beaucoup de plaisir à chercher une exposition, découvrir le photographe et ses photos puis les suivantes. Muni de notre carte, on est presque dans une chasse au trésor. On ne sait pas quel sera le lieu de la prochaine exposition, ni même quel genre de photos seront exposées. Les lieux changent d’une année sur l’autre. Intime aussi car si vous avez la possibilité de venir en semaine, il n’y a pas beaucoup de monde dans les lieux fermés. L’occasion rare d’être parfois seul pour profiter d’une exposition entière.

 

Théatre Corbeil-Essonnes

Théatre Corbeil-Essonnes – L’occasion de profiter d’un festival sans la bousculade

Certains lieux d’exposition sont à l’extérieur (vérifier la météo !). Il est amusant de voir que les personnes qui passent prennent le temps d’observer les photos sur leur chemin et chacune y va de son petit commentaire. Si on part du principe qu’une photo a souvent comme but premier d’être vu par le plus grand nombre, on se dit qu’une exposition de ce type prend vraiment tout son sens. J’aurai eu plus de temps, j’aurai pu faire une série sur le type très hétéroclite de la population qui prend le temps de profiter de l’exposition ou de noter les divers commentaires qui sont souvent très drôles. J’adore toutes ces démarches, un peu comme le streetart, qui propose aux gens de profiter gentiment et gratuitement du travail d’artistes, de leur permettre de s’évader pendant quelques instants du train-train quotidien.

 

Tous les moyens sont bons pour aller à l'oeil urbain.

Tous les moyens sont bons pour aller à l’oeil urbain.

Le festival commence à proposer beaucoup de sucreries en annexe, festival off, lecture de portfolio, vernissage, magazine sur le festival, conférence et même un workshop ! J’aurai, d’ailleurs adorer y participer mais, malheureusement il n’y avait qu’une date. 2 jours d’atelier avec 2,3 photographes de l’agence DALAM pour 150€ ?! C’est donné. Je vous garantis que vous ne trouverez pas moins cher ailleurs pour 2 jours avec des photographes de qualité et pour traiter de sujet de fond.

Le festival permet aussi de découvrir pleins de nouveaux talents. Si vous avez l’occasion de passer à la MJC Fernand Léger, vous pourrez découvrir les projets du Photoclub de Massy. J’adore découvrir les photos d’amateurs. C’est très enrichissant. Il y a souvent beaucoup de bonnes idées.

 

Alors bien sûr sur le même thème il y en a qui travaille plus que d’autres - PhotoClub de Massy

Alors bien sûr sur le même thème il y en a qui travaille plus que d’autres – PhotoClub de Massy

 

Mais je ne vais surtout pas pointer du doigt qui que ce soit… - PhotoClub de Massy

Mais je ne vais surtout pas pointer du doigt qui que ce soit… – PhotoClub de Massy

Les points faibles

Certains lieux d’exposition sont un peu exotiques. Il y en a un dans un restaurant et l’autre dans un supermarché. Cela ne semble pas naturel pour moi de rentrer dans un restaurant, me glisser entre les tables où les gens mangent, uniquement pour voir une exposition. Je n’ai donc pas vu l’exposition du restaurant alors que je suis passé devant. Concernant le supermarché, c’est probablement l’exposition qui a le moins d’intérêt. Il faut s’aventurer au fond du magasin pour voir des photos accrochées en hauteur.  C’est certainement très sympathique de la part de la direction d’afficher la photo de ses employés dans son magasin. Les employés sont probablement ravis du résultat mais faire rentrer ces photos dans le cadre du festival est plutôt discutable. On a tous rêvé d’être enfermé une nuit dans un supermarché. Faire un thème là-dessus par exemple pourrait donner un résultat génial.

 

Flatteur pour les employés de ce supermarché mais peu d’intérêt pour le visiteur

Flatteur pour les employés de ce supermarché mais peu d’intérêt pour le visiteur

Il faut soigneusement planifier sa visite à Corbeil-Essonnes, il y a 13 lieux d’expositions et ils ont tous leurs propres horaires. Ce que je vous conseille c’est vraiment de ne pas passer à côté des expositions du théâtre de Corbeil-Essonnes. C’est le lieu qui en présente le plus (trois) et qui affichent les plus grands noms du festival. Ensuite, il faut regarder les autres lieux qui sont accessibles pendant votre visite.

 

L'oeil Urbain 2016

L’oeil Urbain 2016

La photo qui représente cette édition et que l’on retrouve dans tout Corbeil-Essonnes notamment sous forme d’affiches, ne fait pas justice au festival.Elle représente un homme en combinaison, avec gilet de sauvetage et masque à gaz posant fièrement dans un cadi en plein milieu de la rivière de l’Essonne. A vrai dire, quand je l’ai vu pour la première fois, je me suis dit, « on va y regarder à deux fois pour y retourner cette fois ». Je craignais un virage mal négocié dans la sélection des photos pour cette année. En fait, cette photo est issue de la série « EPECTASE ». Il s’agit de la seule série exposée qui a été conçue spécialement pour le festival. Concernant cette photo, elle doit être la plus décalée, de la série la plus décalée du festival. Il y a donc une logique derrière mais que le badaud ignore. Le site d’exposition ayant  des horaires spécifiques, je n’ai malheureusement pas pu voir cette série. En revanche, j’en ai découvert une partie grâce au magazine gratuit. La série à l’air vraiment drôle, il s’agit d’un gros délire complètement assumé par les auteurs mais qui se traduit forcément mieux à travers une série qu’une seule image. Elle est d’autant plus cocasse quand on sait qu’elle est réalisée sans trucage et que toutes photos ont dû être prises uniquement sur Corbeil-Essonnes.

 

Surtout ne vous arrêtez pas à l'affiche du festival, qui n'est absolument pas représentative de la qualité des photos exposées dans le festival.

Surtout ne vous arrêtez pas à l’affiche du festival, qui n’est absolument pas représentative de la qualité des photos exposées dans le festival.

Verdict

Vous l’aurez compris si vous avez une voiture (35mn de Paris) ou que vous ne craignez pas de prendre le RER, foncez ! Avec Photoquai, certainement l’un des festivals de photo gratuit les plus intéressants de la région parisienne et probablement de France. Si vous ne savez pas quoi faire le weekend prochain, il peut être une excellente option.

Informations pratiques

Gratuit

Horaires & Adresse

Pour la liste complète des lieux d’expositions et leurs horaires respectifs. Rendez vous directement sur le site de l’oeil urbain.

 

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